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macparis printemps 2023

Ordonner le chaos à moins qu’il ne s’agisse de déranger l’ordre des choses, telle semble être la démarche de Marie Pernet. Ses peintures recherchent un état d’équilibre, que l’on imagine définitivement instable, entre des formes, des taches, des aplats, des signes, des graffitis à la bombe… le tout dans une joyeuse explosion de couleurs vives que ponctuent des motifs méticuleusement dessinés qui donnent de la profondeur aux compositions. Peinture, collage, écriture, dessin… les techniques se combinent, sans plan ni hiérarchie prédéfinis, pour proclamer haut et fort une liberté qui se joue des conventions plastiques et crée de nouveaux horizons, plus chimériques que factuels, plus mentaux que physiques. Impossible, dans cet univers tourbillonnant, de discerner ce qui relève de l’échelle du microscopique de celle du cosmique, de distinguer le bouillonnement embryonnaire de celui des galaxies, de séparer ce qui préexiste de tout temps de ce qui résulte des tensions inexorablement entropiques de l’univers, de différencier la gestualité expressive de l’artiste de la stabilité de son substrat qui, lui, semble immuable, solidement affirmé et ancré, de faire la part de l’imprévisible accident et du fermement réfléchi.

Devant tant de paradoxes, le regardeur, désarçonné, ne peut rester indifférent. Il est inexorablement englouti dans un vortex dont il ne peut s’échapper indemne.

Les réalisations plastiques de Florent Poussineau, fils de pâtissier, mêlent sculpture, installation, performance, vidéo et peinture. Son matériau de base est la nourriture, essentiellement des aliments sucrés : pâtisseries, friandises ou confiseries… Selon ses propres mots, il souhaite « mettre en jeu la relation que nous entretenons avec la nourriture dans nos sociétés occidentales : une garantie de subsistance de l’homme, un acte culturel, communautaire ou individuel qui évolue dans un contexte et une époque particulière » ou encore : « utiliser la nourriture tant comme un matériau noble proche de l’œuvre d’art, élitiste, que comme un élément répulsif et dégoûtant. Grâce à elle, jouer, hiérarchiser, provoquer des sentiments contradictoires et reproduire de façon induite certains schémas comportementaux présents dans notre société de consommation. »

Pour la session du printemps 2023 de macparis, Florent Poussineau a développé une installation, au sous-sol du Bastille Design Center, combinant, entre autres sources, des réminiscences du conte populaire allemand Hansel et Gretel, recueilli par les frères Grimm, et des références à saint Honoré d’Amiens, patron des boulangers. Le visiteur est accueilli par un ensemble de chimères hybrides, structures filaires en acier garnies de guimauves roses. Leur aspect est celui d’écorchés d’animaux indéterminés, dont les muscles apparents sont immédiatement comestibles. Elles font écho aux mœurs primitives de nos ancêtres, arrachant les chairs de leurs proies pour les dévorer, mais aussi aux débats en cours sur notre consommation excessive de protéines animales…

Marie Kopecká Verhoeven et Dominique Defontaines, plasticiens du collectif multidisciplinaire Rés(O)nances, nous proposent une installation qui évoque le camp de concentration de Terezín (Theresienstadt), maintenant en République Tchèque. Dans cette ancienne forteresse furent déportés puis exterminés des Juifs célèbres, parmi lesquels un grand nombre d’artistes, musiciens, plasticiens, écrivains… C’est notamment là que Robert Desnos mourut du typhus en 1945… Dans cette antichambre de la mort régna une intense activité de création artistique, largement utilisée comme vitrine par la propagande nazie.

Les Fleurs de Terezín ont été réalisées à partir de découpes de maillons de chaînes rouillées de diverses dimensions. Les zones de coupe révèlent l’intérieur du métal, brillant, réfléchissant la lumière, en opposition avec le brun mat de son oxydation extérieure. Ces fleurs lumineuses surgissent d’un matériau associé à l’oppression : briser ses chaînes, dit-on. Elles se posent en métaphores de la force de résistance de la vie, de la résilience face à un environnement mortifère, de la persistance d’un impossible espoir, de la primauté de la liberté intérieure sur les contraintes extérieures, aussi inhumaines soient-elles. Elles prennent ainsi une dimension prométhéenne qui dépasse largement le cadre de leur propos initial… Elles sont présentées en association avec des photographies prises sur le lieu de ces portes de la mort que personne ne peut ni ne doit oublier.

Angèle Riguidel collecte, stocke, démonte, recycle, détourne et assemble les objets du quotidien les plus divers pour leur donner une seconde vie, une dernière chance… Chaque pièce est analysée pour lui trouver la meilleure remise en valeur possible, seule ou en combinaison avec d’autres. L’artiste les traite comme les éléments d’un puzzle dont l’image finale fluctue au fil des trouvailles et des associations d’idées et de formes. Ainsi recyclés, ces rebuts condamnés à l’oubli racontent une autre histoire, sans rapport avec leur vocation originelle.

Dans son installation la plus récente, Déchets sauvages, 2023, Angèle Riguidel met l’accent sur la Nature. Il s’agit d’un parcours immersif, faussement végétal, qui rend hommage à une Nature luxuriante et séduisante sous la forme d’un jardin extraordinaire, mais sensibilise aussi le spectateur aux méfaits de la surconsommation.






  • “I scoop on the one hand from personal experiences and on the other hand from my...
  • 30.05.2023 - 04.06.2023
    Ausstellung »
    Cynorrhodon – FALDAC »

    du 30 mai au 4 juin 2023
    74 boulevard Richard-Lenoir – 75011 PARIS
    (notices rédigées par Louis Doucet)



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  • Le dessin est central dans toutes les productions de Nathalie Borowski
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  • Paradis perdus, Alain Fabreal
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  • Les Belles Heures du duc de Berry, Roy Forget
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  • Installation Ce qui percute, Justine Ghinter
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  • L’artiste tente de structurer un espace essentiellement mental, Florent Girard
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  • Laurent Gongora s’articule autour de collectes d’objets les plus divers pour constituer de modernes cabinets de curiosités.
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    Cynorrhodon – FALDAC