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macparis printemps 2023

Par exemple, dans une série, Mathieu Arfouillaud développe la notion d’okashisa, concept esthétique japonais, datant de l’ère Heian, se traduisant comme une incohérence agréablement surprenante. Des éléments et des factures hétérogènes, au sein du même paysage peint, arrive à émerger une cohérence qui transcende les incohérences de ses éléments constitutifs, pose les bases d’une sorte d’ontologie de la peinture.

Notre artiste s’intéresse aussi à la façon dont les outils numériques – les écrans – affectent notre façon de percevoir une image, un paysage, et comment ces médias impriment leurs marques sur ce qu’ils affichent, au point de nous faire oublier la réalité des choses… Salutaire mise en garde…

Le dessin est central dans toutes les productions de Nathalie Borowski, qu’elles soient planes, en relief ou en volume. Bien qu’elle n’ait pas suivi une formation scientifique, sa démarche créatrice mêle art et science. Partant d’une donnée établie relative à notre identité biologique – ADN, code génétique, chromosomes… –, elle essaie d’en développer une forme visuelle, graphique, non pas illustrative mais tentant d’étendre la notion à une échelle et à un domaine autres. On y retrouve ainsi la très ancienne dialectique entre microcosme et macrocosme. Par exemple, un modèle de relations intercellulaires pourra être élargi aux dimensions d’un schéma sociétal ou d’une cartographie. Et la plasticienne d’interroger : « Et si l’organisation de la société, ses mouvements, ses réseaux, sa communication n’étaient que le reflet de notre constitution et modélisation cellulaire ? » Ces changements de repères et de domaines scientifiques, ces transpositions allégoriques de données factuelles dans le monde des arts plastiques, ce recours à des analogies transdisciplinaires, ne se font pas sans une certaine dose d’humour ou de recours à l’onirisme. Que ce soit dans de nouvelles Cartes de Tendre relues à l’aune de notre temps, dans le détournement de balles de ping-pong… tout évoque une perpétuelle évolution dans laquelle le spectateur est embarqué, même à son corps défendant.

Dans sa série Paradis perdus, Alain Fabreal creuse le rapport entre image et histoire, en s’affranchissant de la dimension temporelle de la narration classique. À cette fin, il juxtapose, sur le plan du tableau, des illustrations sans rapport évident entre elles, sans souci de cohérence de dimensions ou d’échelle, dans l’idée de révéler une réalité surnaturelle, de montrer l’inapparent, l’inobservable, ce qui se dérobe à nos yeux.

Les objets et les personnages figurés ont souvent un aspect suranné qui déstabilise le regardeur. Il émane de ces compositions un sentiment d’Unheimliche, cette inquiétante familiarité freudienne, ce malaise né d’une rupture dans la rationalité rassurante de la vie quotidienne. Il s’agit pour l’artiste d’aller jusqu’au paradoxe du peintre et de dévoiler, par l’image, la présence de l’invisible comme sujet principal de l’œuvre…

L’artiste s’exprime: « Mon objectif est de faire confluer sur la toile, avec une attention toute particulière à soustraire toute incongruité, des images hétérogènes provenant de différentes sources, pêchées ici ou là, livres, cartes postales, dessins, tableaux, etc., car peu importe la source, ce qui compte avant tout c’est ce que contiennent en elles-mêmes ces images. Je fais une recherche presque ontologique des propriétés de chaque objet que je sélectionne pour servir ma composition. Mon objectif à travers cette procédure est d’orienter ma recherche vers la mise en œuvre d’une image dont la tension pointe vers une interrogation métaphysique. Une manière de joindre un moment de vide, où le temps s’arrête sur des questions sans réponse des scènes sans sujet, des dialogues muets qui font place au drame. »

Né en Malaisie, Roy Forget n’y a jamais vécu car ses parents travaillaient à Saigon, pendant les dernières années de la présence étasunienne au Vietnam. Ils s’étaient rendus en Malaisie pour donner naissance à leur fils. Après son départ du Vietnam, son enfance s’est déroulée entre Hong Kong et Los Angeles, entouré d’amis vietnamiens rescapés du régime communiste. Il a poursuivi et terminé ses études de beaux-arts dans le Midwest, à l’Indiana University de Bloomington, mais au lieu de suivre le parcours normal d’un titulaire d’une maîtrise en arts plastiques, ayant le besoin de voir le monde sous un angle nouveau, il s’est lancé dans des études de médecine à Boston, dont il sort avec un diplôme de médecin. Après avoir terminé un internat en chirurgie plastique à New York, les contingences de la vie l’ont amené encore plus loin, jusqu’ici, à Paris, où il habite et où il mène une vie de peintre à plein temps, dans le XIIIe arrondissement, depuis 2010.






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  • 30.05.2023 - 04.06.2023
    Ausstellung »
    Cynorrhodon – FALDAC »

    du 30 mai au 4 juin 2023
    74 boulevard Richard-Lenoir – 75011 PARIS
    (notices rédigées par Louis Doucet)



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  • Mathieu Arfouillaud un paysagiste
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  • Le dessin est central dans toutes les productions de Nathalie Borowski
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    Cynorrhodon – FALDAC
  • Paradis perdus, Alain Fabreal
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    Cynorrhodon – FALDAC
  • Les Belles Heures du duc de Berry, Roy Forget
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    Cynorrhodon – FALDAC
  • Installation Ce qui percute, Justine Ghinter
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    Cynorrhodon – FALDAC
  • L’artiste tente de structurer un espace essentiellement mental, Florent Girard
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    Cynorrhodon – FALDAC
  • Laurent Gongora s’articule autour de collectes d’objets les plus divers pour constituer de modernes cabinets de curiosités.
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    Cynorrhodon – FALDAC